A 83 ans, le président Glafcos Cléridès rêvait surtout d'une retraite bien méritée et ne briguait que seize mois de plus au pouvoir. Le temps, espérait-il, de mettre ses dernières forces au service du plan de paix de l'ONU pour que Chypre puisse entrer réunifiée dans l'Union européenne, le 1er mai 2004. Mais les 476 000 électeurs chypriotes grecs ont mis hier leur vétéran au rancart, pour élire son rival, Tassos Papadopoulos, dès le premier tour de l'élection présidentielle. Cet avocat d'affaires de 69 ans, président du parti de centre droit Diko, a remporté 51,5 % des voix, selon les résultats définitifs donnés hier soir à Nicosie. Fair-play, Cléridès (38,8 % des voix) a tout de suite reconnu sa défaite.
Vieux routier de la politique chypriote, Papadopoulos, cinquième président de Chypre depuis son indépendance en 1960, n'a pas attiré à lui que les voix de la droite nationaliste. Il était aussi soutenu par le puissant parti communiste Akel. L'avenir de l'île divisée depuis 1974, date à laquelle l'armée turque a envahi le tiers nord de l'île en réaction à un coup d'Etat d'ultranationalistes chypriotes grecs, soutenus par la junte au pouvoir à Athènes a été le thème central de cette campagne. Les Nations unies n'ont pas renoncé, en effet, à la date butoir du 28 février pour faire adopter par les deux parties le plan de réunification soumis par Kofi Annan, le secrétaire général de l'ONU. Mais malgré plus d'un an d'intenses négociations directes entre le président Cléridès e