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Libération

Autriche: le retour du FPÖ

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Négociations en cours pour son entrée au gouvernement.
publié le 22 février 2003 à 22h31

«Je ne peux pas laisser l'Autriche sans gouvernement à la veille d'une guerre en Irak», s'est justifié le chancelier Wolfgang Schüssel en annonçant, jeudi soir, qu'il s'apprêtait à reconduire sa coalition avec l'extrême droite. Un pari risqué puisque cet attelage avec le FPÖ de Haider, après lui avoir valu sept mois d'isolement au sein de l'Union européenne en 2000, avait fait éclater son gouvernement l'an dernier.

Tombée de 27 % à 10 % des voix aux élections anticipées de novembre, l'extrême droite n'est plus que l'ombre d'elle-même. Minée par ses dissensions, elle n'est certes pas le «partenaire stable et fiable» que le chancelier appelait de ses voeux après sa victoire électorale. Mais les 18 sièges du FPÖ lui apportent la majorité absolue dont il a besoin. Après l'échec de ses pourparlers avec les sociaux-démocrates (second parti du pays avec près de 37 % des voix), puis avec les Verts, Schüssel se rabat donc sur l'allié le moins exigeant.

Trop content de revenir au pouvoir, le FPÖ se voit offrir trois ministères (au lieu de six précédemment). Mais le chancelier a eu du mal à arracher l'accord de son parti pour tenter ce remariage avec l'extrême droite. Son pari est que le FPÖ est trop faible pour ruer dans les brancards. Mais, comme il y a trois ans, tous les ingrédients d'une rupture sont là, tant sur le thème de l'Europe que sur la politique d'austérité qui se profile. Les réformes en matière de retraites et de fiscalité auront certainement du mal à passer dans la frang