Le Pentagone a annoncé, vendredi, l'envoi de centaines de soldats aux Philippines afin d'appuyer une offensive de l'armée philippine prévue en mars contre le groupe islamiste Abou Sayyaf. Les services secrets américains et philippins affirment que ces rebelles musulmans, qui disposeraient de centaines d'hommes aguerris au combat de jungle dans le sud de l'archipel, entretiennent des liens avec le réseau terroriste Al-Qaeda.
Le contingent américain comporte 350 hommes des forces spéciales, et 1 400 soldats en soutien logistique. Ils doivent être appuyés par un porte-hélicoptères et un navire d'assaut. Les forces américaines et philippines doivent travailler «main dans la main», a expliqué un officiel américain. Les règles d'engagement des forces américaines dans cette opération ne sont toutefois pas très claires. La Constitution des Philippines, ancienne colonie américaine, interdit à toute armée étrangère de combattre sur son sol. Mais Manille soutient sans réserves l'action «antiterroriste» des Etats-Unis, puisqu'elle peut lui permettre de pacifier le sud de l'archipel où l'Etat philippin combat en vain depuis 30 ans plusieurs mouvements de guérillas indépendantistes musulmanes. Quelque 200 000 personnes ont péri dans ce conflit sécessionniste depuis les années 70.
Vendredi, Manille s'est refusé à tout commentaire sur le degré d'implication des forces américaines, qui étaient déjà intervenues l'an dernier pour former l'armée philippine au combat contre les insurgés musulmans.