Bogota de notre correspondant
«On doit se battre contre l'oubli, contre le silence» : la fille d'Ingrid Betancourt, Mé lanie, 17 ans, a lancé vendredi devant le Parlement européen un appel pour la libération de sa mère. Voilà un an, dimanche, que l'ex-candidate présidentielle franco-colombienne est aux mains de la guérilla des Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie). Malgré les efforts de sa famille, de nombreux sympathisants et même du ministre français des Affaires étrangères Dominique de Villepin, ami proche de sa soeur Astrid, une libération semble toujours lointaine. Avec 45 officiers et sous-officiers et 16 autres élus et hommes politiques, Ingrid Betancourt fait partie d'une liste que les Farc acceptent de libérer uniquement contre leurs prisonniers.
Le gouvernement du président Uribe, après avoir longtemps considéré cet échange «moralement inacceptable», a finalement nommé une commission de «facilitation» : un évêque et un prêtre rompus aux dialogues avec la guérilla, et un ex-ministre marqué à gauche. Mais les Farc ont rejeté la commission. «Nous étions au bord de la réussite, mais les camps se sont radicalisés», a déploré le secrétaire d'Etat français aux Affaires étrangères, Renaud Muselier. Depuis novembre, la guérilla exige de dialoguer avec un interlocuteur direct du gouvernement et n'accepte d'entamer de négociation que dans une région de Colombie d'où l'armée se soit retirée. Après l'échec, en 2002, de trois ans de dialogue de paix dans une zone lais