Eclipsée par la crise ivoirienne, la «première» est un peu passée inaperçue : jamais depuis le génocide de 1994, le président rwandais Paul Kagame n'était venu en France. En participant au XXIIe Sommet France-Afrique, il a fait un pas important. Le contentieux est lourd entre l'ancien chef de maquis tutsi qui a pris le pouvoir au moment du génocide et les dirigeants français qu'il a régulièrement accusés de ne pas avoir fait leur mea culpa pour leur soutien passé au pouvoir hutu extrémiste qui a tué quelque 800 000 Tutsis et Hutus modérés entre avril en juillet 1994. Pour Kagame, qui a eu un entretien bref et sans effusion avec Chirac vendredi matin, «les relations ne sont pas aussi mauvaises que ce qu'elles ont été. Mais il n'y a pas de changement majeur». Lors de sa visite en août 2001 à Kigali, Hubert Védrine n'avait pas présenté d'excuses, contrairement à son homologue belge et à Kofi Annan au nom de l'ONU. Pour le président rwandais, c'est à la France de faire son examen de conscience : «J'espère que ceux qui nous donnent des leçons sur la réconciliation chez nous, se les appliqueront afin de se réconcilier avec nous.»
Lors de son séjour, le président rwandais a aussi rencontré son homologue congolais Joseph Kabila, en présence du secrétaire général de l'ONU. Le Congo-Kinshasa, dont les troupes rwandaises se sont retirées conformément à l'accord de Pretoria, continue d'être agité par «une instabilité qui nous inquiète, explique Kagame. Nous faisons attention à ce qu'elle