Madrid de notre correspondant
Une semaine après des manifestations monstres contre la guerre et contre l'engagement belliciste d'Aznar, les Espagnols se sont à nouveau mobilisés pour demander des comptes au chef du gouvernement espagnol. Cette fois-ci, il s'agissait de réclamer des «sanctions politiques» sur la marée noire provoquée par le naufrage du Prestige, qui affecte depuis le 16 novembre les côtes de Galice et une partie du littoral asturien, basque et français.
Hier, ils étaient des centaines de milliers de manifestants, selon les organisateurs 100 000, selon la police , à défiler dans les rues de Madrid. Deux personnalités galiciennes, l'écrivain Manuel Rivas et la chanteuse Uxia Senlle, ont lu un manifeste cinglant, dans lequel les signataires ont demandé la démission de ministres du gouvernement Aznar pour «incompétence», «absence de transparence» et «irresponsabilité».
Réveil citoyen. Cette forte mobilisation, qui survient un peu plus de trois mois après que le Prestige a coulé à pic au large de la Galice, est à mettre entièrement à l'actif de Nunca Mais («Jamais plus»), une plateforme créée peu après les premiers déversements de fioul lourd sur les plages de la côte de la Mort, en Galice. Formé par des confréries de pêcheurs, des intellectuels, des ONG, des syndicats et des partis politiques (surtout le BNG, formation nationaliste de Galice), ce mouvement hétéroclite de 400 collectifs à forte coloration régionale a su canaliser l'indignation et orchestrer un mil