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Libération

Dans l'enfer d'une prison chinoise

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Chaînes, coups, isolement, un ancien prisonnier a décidé de témoigner. Une promesse faite à ses ex-codétenus.
publié le 24 février 2003 à 22h36

Pékin de notre correspondant

Il y a quelques mois, les journalistes étrangers en Chine ont eu la surprise d'être invités à visiter une prison à Tianjin, à 200 km à l'est de Pékin, dans laquelle les détenus méritants pouvaient accueillir leur femme trois jours et trois nuits durant, et où chaque anniversaire d'un prisonnier était marqué par un gâteau offert par la direction de l'établissement pénitentiaire. Un «modèle scandinave» aux antipodes de la réputation bien plus rude qui accompagne traditionnellement les prisons chinoises.

Récemment, Libération a reçu un témoignage venu de la partie moins souriante du système carcéral chinois, une exceptionnelle plongée dans un huis clos généralement hermétique, soigneusement caché derrière de grands murs dissuasifs. Le témoignage d'un homme dont l'identité et l'ancien lieu de détention ne seront pas révélés pour d'évidentes raisons de sécurité, et qui montre le chemin qui reste à parcourir pour que les prisons chinoises soient toutes à visage humain.

Fers et menottes. Notre interlocuteur a été envoyé pour une période courte dans une section pour prisonniers longue durée, dans l'espoir de le «casser» en raison d'un conflit l'opposant à une personne bénéficiant de hautes protections. A sa sortie, ses codétenus, tous des prisonniers de droit commun, lui ont fait promettre de témoigner de ce qu'il a vu, étant eux-mêmes dans l'impossibilité de révéler à l'extérieur le voyage au bout de l'horreur qu'ils vivent depuis de longues années. Après