Pékin de notre correspondant
Quelques heures après le séisme qui a frappé leur région, les Ouïgours musulmans du Xinjiang (ouest de la Chine) commençaient à enterrer leurs morts, hier, tout en redoutant les nouvelles secousses qui continuent de faire trembler le sol. Le séisme, qui a atteint une amplitude de 6,8 sur l'échelle de Richter, a été par ticulièrement meurtrier pour une région largement dé sertique et montagneuse : au moins 260 morts et 4 000 blessés.
«Région très active.» Plus de mille maisons se sont effondrées, dont une école du district de Bachu (Maralwexi, en ouïgour) situé à environ 150 kilomètres au nord de Kashgar, sur l'ancienne route de la soie, non loin du Kirghizstan. L'armée chinoise, très présente dans cette région frontalière de l'Asie centrale afin de contrôler toute activité nationaliste de la population ouïgour, est intervenue sur place pour aider aux secours, ainsi que certaines ONG internationales présentes dans la région. Les hôpitaux les plus proches ont vite été débordés par l'afflux de blessés, et les autorités, craignant de nouvelles secousses, ont conseillé à la population de passer la nuit dehors malgré le froid. L'isolement des villages et le terrain difficile compliquent également la tâche des secouristes, et font craindre un bilan plus lourd encore.
Ce séisme n'est pas une surprise pour les spécialistes : selon Paul Tapponnier, de l'Institut de physique du globe de Paris (IPGP), qui a déjà conduit des recherches dans cette zone, il s'agit