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Libération

Seselj rejoint Milosevic dans la prison de La Haye

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Inculpé par le TPI, l'ultranationaliste serbe a été écroué hier.
publié le 25 février 2003 à 22h39

Le disciple a rejoint le maître dans sa prison de la banlieue de La Haye (Pays-Bas). Malgré des relations tumultueuses, l'ultranationaliste serbe Vojislav Seselj n'a jamais mégoté son soutien à Slobodan Milosevic dans les moments clés de son existence politique. Le dirigeant du Parti radical serbe (SRS) a été incarcéré, hier, à la prison du Tribunal pénal international sur l'ex-Yougoslavie (TPI) de Scheveningen.

Inculpé le 14 février de crimes de guerre, ce géant au verbe haut est resté fidèle à lui-même en se rendant de son propre gré, «la tête haute», à La Haye, où il entend, dit-il, défendre «l'honneur» bafoué de son peuple.

Sur tous les fronts. Son inculpation n'a surpris personne. Dès le début de l'implosion de la Yougoslavie, au début des années 90, cet ancien docteur en droit a promené sa silhouette massive sur tous les fronts, de Vukovar à Sarajevo en passant par Pristina. Toujours prêt à défendre la cause de la «Grande Serbie» dont il a été le plus ardent héraut, contrairement à un Milosevic pour lequel cette chimère mortifère n'était qu'un instrument de conquête et de conservation du pouvoir.

Ami de Le Pen. Né à Sarajevo en 1954, Vojislav Seselj est un pur produit de la décomposition de l'ancienne Yougoslavie titiste. Son nom reste notamment lié aux atrocités commises, en novembre 1991, lors de la chute de Vukovar, ce petit port fluvial croate conquis par les forces serbes après trois mois de siège. Préfigurant les massacres de Srebrenica, en juillet 1995, les milicie