Le président ivoirien Laurent Gbagbo aurait, selon des sources bien informées, présenté hier soir, lors d'une réunion à la présidence, sa propre composition du gouvernement aux partis politiques du pays, à l'exception du Rassemblement des républicains (RDR) et des rebelles, qui n'ont pas été invités. Cette liste, qui n'est pas encore officielle, comporterait 46 ministères, contre 36 prévus par les accords entérinés à Paris, fin janvier, lors du sommet de chefs d'Etat qui avait suivi les pourparlers de Marcoussis. Dans le gouvernement version Gbagbo, les ministères de la Défense, de l'Intérieur (tous deux pourtant promis aux rebelles du MPCI), de la Justice (promis au RDR d'Alassane Ouattara) et des Affaires étrangères (qui devait revenir au PDCI) seraient confiés à des «techniciens» considérés comme proches du pouvoir. Ainsi, la Défense reviendrait au chef d'état-major Mathias Doué. Par ailleurs, le gouvernement envisagé par Gbagbo comporterait 11 ministères pour son propre parti, le FPI (au lieu de 7 prévus), 8 au PDCI (au lieu de 7), 7 au RDR et 7 aux rebelles du MPCI. Le reste des postes serait distribué aux différents petits partis. «Il faut des professionnels, des gens de métier (...), pas les petit soldats ou les petits chefs rebelles», a déclaré hier soir à l'agence Reuters Toussaint Alain, conseiller du Président, accréditant ces informations. Le Premier ministre de «consensus», Seydou Diarra, qui est censé former le gouvernement, n'était pas présent à cette réunion.