Sao Paulo
de notre correspondante
Une fois de plus, les caïds de la drogue ont semé la terreur, lundi à Rio, alors que les touristes commencent à affluer dans la «ville merveilleuse», où, vendredi, débute le carnaval. Malgré un important déploiement policier, les violences, qui ont également touché cinq villes de banlieue, n'ont pris fin que dans la soirée.
Attaques. Dès l'aube, cinquante hommes armés ont coupé la circulation dans le nord de Rio. Ils ont incendié des véhicules et braqué passants et automobilistes. Plus tard, des bombes artisanales ont explosé en deux points de la ville, sans faire de victimes. Six d'entre elles ont visé des immeubles de l'avenue Vieira Souto, située en bord de mer, à Ipanema. A Botafogo, dans le sud chic de la ville, l'attaque d'un bus au cocktail Molotov a blessé treize passagers. Trois policiers ont été atteints dans des affrontements avec les bandits. Au total, 42 véhicules, dont 33 autobus, ont été incendiés. Plusieurs écoles ont dû fermer leurs portes, faute d'élèves. De nombreux commerces n'ont pas osé ouvrir à la suite d'attaques à la bombe et à la mitraillette contre des supermarchés. Le secteur hôtelier craint des retombées sur le tourisme.
Les trafiquants de Rio ont l'habitude de défier l'autorité de l'Etat. L'an dernier, ils avaient même tiré sur la mairie et le siège du gouvernement de l'Etat de Rio. Peu avant les élections d'octobre, la ville avait été paralysée par le Commando rouge (CV, en portugais), le plus important des gangs q