Abidjan de notre correspondante
Un mois après la signature de Marcoussis, la Côte-d'Ivoire reste sans gouvernement. «Une première liste présentée par le Premier ministre Seydou Diarra et conforme au choix de Kléber, a été rejetée par le président Laurent Gbagbo», a indiqué un responsable ivoirien. Mardi, une deuxième liste a été proposée, en présence de Gbagbo et de Diarra, à plusieurs partis. Dans la nouvelle composition, il ne reste rien du partage du pouvoir esquissé à Kléber en marge de Marcoussis, lequel prévoyait une répartition «équilibrée» des postes entre les principaux partis et le Mouvement patriotique de Côte-d'Ivoire (MPCI).
La nouvelle liste octroie 11 postes au Front populaire ivoirien de Gbagbo, 8 au Parti démocratique de Côte-d'Ivoire (PDCI) de l'ex-président Henri Konan Bédié, 7 au Rassemblement des républicains d'Alassane Ouattara, et 7 au MPCI. La Défense et l'Intérieur, qui devaient revenir à la rébellion, ainsi que la Justice, attribuée initialement au RDR, et les Affaires étrangères seront confiés à des «techniciens» : respectivement un officier ivoirien, un préfet, un magistrat et un diplomate. Des «FPI déguisés» selon certains. Tout en se réservant «un droit de regard», le PDCI s'est déclaré satisfait. «La liste soumise a été considérée comme acceptée par les partis présents», constate une source proche des discussions. Mais le RDR, qui dit ne pas avoir été convié aux discussions, a fait savoir qu'il ne se sentait pas concerné par cette nouvelle liste.