Londres de notre correspondant
Un embrouillamini lors d'une fécondation in vitro a donné lieu, hier, à un jugement digne du roi Salomon. A qui sont des jumeaux métisses nés, à la suite d'une erreur de manipulation, dans une famille blanche ? A leur père biologique qui ne les connaît pas ou au couple qui les a désirés ? A l'issue d'un long débat, la Haute Cour de Lon dres a décidé que le donneur de sperme sera leur père légal mais n'aura pas leur garde. Un arrêt qui rompt avec la législation habituellement appliquée dans ce domaine.
Même traitement. Afin de respecter son anonymat, la justice britannique l'appelle «Mme A». A la naissance de ses deux bébés-éprouvette, cette femme blanche du nord de l'Angleterre, a eu la surprise, en juillet, de découvrir qu'ils avaient la peau noire. Après des tests ADN, le Leeds General Infirmary a reconnu sa faute. Son service de conception assistée avait confondu le sperme du mari de Mme A avec celui d'un autre homme. Un couple noir, «M. et Mme B», suivait au même moment, le même traitement dans la même clinique. Dans leur cas, l'insémination artificielle n'a donné, jusqu'à ce jour, aucun résultat. Les deux échantillons de spermes ont sans doute été échangés lorsqu'ils ont été placés dans la centrifugeuse ou retiré de leur lieu de stockage juste avant l'injection.
Dans un premier temps, l'hôpital n'a rien dit à M. B. Ce dernier n'a appris que sa semence avait été utilisée pour fertiliser les ovules de Mme A qu'après une décision de justice. Pou