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Libération

L'Afrique, prolixe en cannabis

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Pour l'opium, l'Afghanistan redevient le premier producteur.
par Elsa NATHAN
publié le 27 février 2003 à 22h41

Effet inattendu de la chute des talibans, Kaboul a retrouvé en 2002 son rang de premier producteur mondial d'opium. L'Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS) a rendu hier son rapport annuel sur la prolifération des drogues. Le premier pays épinglé est l'Afghanistan, avec une récolte 3 400 tonnes d'opium l'an dernier, ce qui la place loin devant la Birmanie et le Laos. L'agence onusienne constate que «la transformation du pavot en opium (dont est extrait l'héroïne, ndlr) et en d'autres opiacés a repris dans les mêmes proportions qu'avant 2001», où elle était tombée à 185 tonnes après l'interdiction de sa récolte par les talibans alors au pouvoir.

Substitution. Ce regain n'a pas été empêché par l'interdiction décrétée par le nouveau président Hamid Karzaï, et serait dû, selon l'OICS, à l'instabilité politique et sociale du pays.

Concernant l'Afghanistan, l'agence recommande plus de fermeté et la mise en place de cultures de substitution : «Les cultures illicites ne pourront être définitivement éliminées que si la loi est rigoureusement appliquée et que d'autres moyens durables de subsistance sont offerts aux agriculteurs.» L'OICS préconise l'adoption de mesures visant à prévenir le déplacement des cultures de pavot vers les pays voisins où les conditions sont favorables.

Autre région dans le collimateur de l'agence onusienne, l'Afrique voit sa production de cannabis en nette progression. «Dans de nombreux pays du continent, (cette) culture progresse car elle se su