Johannesburg
de notre correspondante
La Cour constitutionnelle sud-africaine pourrait rendre un verdict historique, si elle déclare «parents» deux femmes qui vivent en couple. Les juges ont commencé, hier, à examiner ce dossier qui est une première mondiale. Redoutant les feux des projecteurs, les deux intéressées, installées à Durban, entendent limiter leur notoriété à des initiales, «B» et «J». Voilà tout ce qu'elles permettent que l'on sache d'elles : en ménage depuis 1995, elles ont tenté, à plusieurs reprises, d'avoir un enfant. Les fécondations in vitro pratiquées par «J» ont toutes échoué. Avec l'aide d'un gynécologue renommé de Johannesburg, le couple a opté pour une autre approche. Novatrice, certes, mais lourde de conséquences sur le plan de l'état civil.
Mention du père rayée. Un ovule de «J» a en effet été fertilisé avec les spermatozoïdes d'un donneur anonyme, et ensuite placé dans l'utérus de «B». Neuf mois plus tard, le 18 août 2001, «B» a donné naissance à des jumeaux, un garçon et une fille. Sur le formulaire qui lui a été présenté au moment de déclarer la naissance, «J» a inscrit, en toute logique, le nom de «B» à la ligne «mère», et rayé, en face de son propre nom, la mention de «père» pour la remplacer par celle de «parent». La rature a été refusée par l'administration. «Les deux femmes ne peuvent pas être considérées comme père et mère des enfants, a écrit un fonctionnaire du ministère de l'Intérieur, puisqu'il n'y a pas de mariage légal et qu'aucune d'entr