Les écoles françaises d'Abidjan ne rouvriront pas leurs portes avant septembre. Les enseignants, qui avaient été mis en congé anticipé, fin janvier, et priés de regagner l'Hexagone au plus vite, viennent d'en être officiellement informés par le Quai d'Orsay. Les familles qui, en début de semaine, s'étaient regroupées devant l'ambassade de France à Abidjan aux cris de «On veut aller à l'école !» en sont pour leurs frais.
Saccagés. Un mois après la signature des accords de Marcoussis, les autorités françaises reconnaissent ainsi, sans le dire, les menaces qui continuent de planer sur leurs ressortissants en Côte-d'Ivoire. Fin janvier, alors que le président Gbagbo se trouvait à Paris, ses partisans s'étaient attaqués aux intérêts français à Abidjan, sous l'oeil de forces de l'ordre passives. Plusieurs écoles et lycées français avaient été saccagés par les «patriotes», déchaînés par l'annonce de l'attribution des ministères de la Défense et de l'Intérieur aux rebelles du Mouvement patriotique de Côte-d'Ivoire (MPCI).
A la suite de ces violences, les élèves et leurs professeurs avaient été mis en congé anticipé, une semaine avant les vacances scolaires de février. Officiellement, il ne s'agissait alors que d'une mesure temporaire. Michèle Alliot-Marie, la ministre de la Défense, avait déclaré qu'une évacuation des ressortissants français de Côte-d'Ivoire n'était pas «à l'ordre du jour». Avec la fin des congés, les ambiguïtés du gouvernement ont été levées. Les familles, elles, dis