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Libération

Onze années de prison pour Biljana Plavsic au TPI

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L'ex-présidente bosno-serbe condamnée pour crimes de guerre.
publié le 28 février 2003 à 22h47

Biljana Plavsic n'a pas cillé, hier, à l'énoncé du verdict du Tribunal pénal international de La Haye (TPI) : onze années d'emprisonnement. Fidèle à son image de «dame de fer», l'ancienne présidente des Serbes de Bosnie, qui arborait ostensiblement une grande croix orthodoxe sur son tailleur bleu marine, est restée stoïque jusqu'au bout. A ce jour, elle est la plus haute responsable politique de l'ex-Yougoslavie à être sanctionnée par le TPI pour crimes contre l'humanité commis durant la guerre en Bosnie entre 1992 et 1995.

Circonstances atténuantes. La procureure du TPI, Carla del Ponte, avait requis une peine plus sévère à son encontre : entre quinze et vingt-cinq ans de prison. Mais la cour lui a trouvé «des circonstances atténuantes très importantes». En premier lieu, l'ancienne adjointe de Radovan Karadzic à Pale a plaidé coupable, après s'être rendue volontairement à La Haye en janvier 2001. Devant le tribunal, Plavsic a reconnu, en décembre, que «les dirigeants serbes, dont moi-même, ont pris pour cible d'innombrables personnes innocentes». Son âge, 72 ans, a également été pris en compte par les juges, lesquels affirment qu'«aucune peine ne saurait être à la mesure de l'horreur des événements survenus».

Biljana Plavsic achève à La Haye un parcours pour le moins tortueux, tout entier guidé par son nationalisme immodéré. Née en 1930 à Tuzla (nord de la Bosnie) dans une famille de la bourgeoisie intellectuelle, Plavsic a longtemps vécu à Sarajevo, où elle a occupé la chair