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Libération

Staline un demi-siècle d'oubli

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Les Russes préfèrent retenir les aspects positifs du dictateur, mort il y a cinquante ans.
publié le 5 mars 2003 à 21h47

Moscou de notre correspondante

Cinquante ans après sa mort, les Russes continuent d'entretenir un rapport très ambigu avec Staline. Si 42 % associent le dictateur communiste au goulag, selon un sondage réalisé fin février par la Fondation de l'opinion publique (FOP), 36 % considèrent qu'il a fait «plus de bien que de mal». «Staline reste un tyran, explique le directeur de la FOP, Leonid Kertman, mais, quand on interroge les gens sur ses côtés positifs, ils citent la victoire dans la Seconde Guerre mondiale (35 %), le développement économique (22 %), l'ordre (22 %) et les avantages sociaux (8 %). La répression étant le seul côté négatif retenu, on voit que la liste de ses mérites est plus longue que celle de ses méfaits.»

Des chiffres guère différents de ceux obtenus l'an dernier par le Centre de recherche russe sur l'opinion publique (Vtsiom), qui donnait 38 % d'opinions favorables à Staline «Pour les jeunes, il est un mythe, relève Leonid Sedov, chercheur du Vtsiom. On ne parle plus de ses méfaits dans la presse. Peu de gens lisent les recherches historiques. Les masses n'entendent aucune critique contre Staline.»

Les commémorations de la bataille de Stalingrad en 1943, ont ravivé le mythe du «généralissime», dont on rappelle peu qu'il avait décimé l'état-major à l'aube de la guerre. Les anciens combattants ont même réclamé que l'on redonne son nom de Stalingrad à Volgograd, débaptisé après l'éclatement de l'URSS. Des publications ou des expositions ont en plus rendu une certa