Pékin de notre correspondant
Pour ses adieux en tant que Premier ministre chinois, Zhu Rongji a consacré la majeure partie de son discours à se tresser des lauriers, mais a néanmoins tenu à prévenir ses successeurs de «certains problèmes saillants qui persistent». La liste est impressionnante, et donne la mesure des inquiétudes des dirigeants chinois devant le risque de troubles sociaux, malgré le tableau de forte croissance et de prospérité accrue qu'ils ont présenté.
Corruption. Citons, dans cette liste, le faible revenu des paysans, la progression du chômage, les «mauvaises conditions de vie de certaines catégories sociales», les «inégalités dans la redistribution sociale», les «ratés d'une économie de marché en mal de réglementation», ou l'«ordre public qui, dans certains endroits, laisse à désirer». Et il a décoché sa dernière flèche à sa propre administration, relevant «le mépris des masses, le formalisme, la bureaucratie, la fraude, le goût du luxe, le gaspillage et la corruption» des fonctionnaires...
S'exprimant devant les 3 000 délégués de l'Assemblée nationale populaire (ANP) réunis depuis hier à Pékin, Zhu Rongji a souligné que «tous ces problèmes sont liés soit à l'histoire, soit aux changements de système et à la restructuration qu'a connus le pays, soit aux lacunes et aux insuffisances de notre travail».
Ce bémol à un bilan globalement positif marqué par une forte croissance, l'accroissement du niveau de vie global et des perspectives souriantes pour l'économie