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Libération

Israël frappe le Hamas à la tête

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Le n° 3 de l'organisation islamiste a été tué samedi à Gaza.
publié le 10 mars 2003 à 21h56

Jérusalem

de notre correspondant

A Gaza ce week-end, Israël a franchi un seuil : l'élimination d'un des plus hauts responsables du Hamas, Ibrahim al-Makadmé, 53 ans, l'un des fondateurs en 1987 de l'organisation islamiste et l'un des dirigeants de sa branche armée. Samedi, vers 8 h 30, quatre missiles tirés d'un hélicoptère Apache, au-dessus du quartier de Cheikh Radouane, à l'ouest de la ville de Gaza, ont atteint son véhicule, qui a pris feu. A son bord se trouvaient ses gardes du corps, qui ont péri dans l'incendie. Des manifestations de masse ont accompagné les funérailles d'Ibra him al-Makadmé et de ses hom mes, auxquelles ont participé à Gaza près de 30 000 personnes, précédées de 100 hommes en armes, le visage camouflé.

Le cheikh Yassine, chef spirituel du mouvement, ouvrait le convoi. Le Hamas, par la voix de son porte-parole, Abdelaziz el-Rentissi, a menacé les «hommes politiques israéliens de représailles, car ils ont décrété la guerre contre nous», non sans critiquer à mots couverts l'Autorité palestinienne, «occupée à l'élection d'un Premier ministre à Ramallah (lire ci-contre), pendant que le corps de Makdamé gît déchiqueté». Il a également fait allusion à une reprise d'une collaboration sécuritaire israélo-palestinienne, qui aurait laissé la place libre pour une telle attaque. Cette menace a été suffisamment prise au sérieux pour qu'un renforcement des mesures de sécurité soit adopté à Kokhav Yaïr, un kibboutz qui jouxte la «ligne verte», où résident Chaul Mofaz,