Le conseil central de l'Organisation de libération de la Palestine a entériné, hier à Ramallah, la nomination au poste de Premier ministre de Mahmoud Abbas (alias «Abou Mazen»). Aujourd'hui, le Conseil législatif palestinien (Parlement), qui compte 84 membres, se prononcera sur cette nomination : les deux tiers des voix sont nécessaires pour la rendre définitive. Yasser Arafat et Abou Mazen sont convenus des prérogatives du nouveau Premier ministre, mais le président de l'Autorité a annoncé qu'il se réservait la conduite des négociations de paix avec Israël. Abou Mazen va s'employer en fait très vite à la poursuite de la «mise sous le boisseau de l'Intifada», selon le commentaire d'Ehud Yaari, analyste de la deuxième chaîne de la télévision israélienne. Sur ce sujet, il pourrait compter sur deux alliés au moins, Ahmad Qorei (alias «Abou Alaa»), président du Parlement, et Mohammed Dahlan, chef de la sécurité préventive à Gaza. Mais a un ennemi juré : le Hamas, qui voit d'un mauvais oeil ses appels répétés à la «démilitarisation» de l'Intifada.
«La demande originelle de nomination d'un Premier ministre n'a rien à voir avec les pressions internationales sur Arafat ; il y a toujours eu une demande de nomination de ce genre, parce que le Conseil législatif aurait des difficultés à exiger du Président de lui rendre des comptes», soulignait récemment Khalil Shikaki, spécialiste du système politique palestinien. Miguel Moratinos, émissaire de l'Union européenne dans la région, dont l