à Londres
En se lançant dans la chasse aux mendiants, le gouvernement néotravailliste de Tony Blair soulève l'indignation du monde caritatif. Dans un livre blanc intitulé Reconquérir notre communauté, le ministère de l'Intérieur anglais a dressé un vaste plan de lutte contre les comportements «antisociaux». Parmi les maux à combattre figurent l'alcoolisme, la délinquance des jeunes, l'usage de drogue et l'aumône.
«Liés à la drogue». Compte tenu du faible taux de chômage et des aides sociales, «personne n'a besoin dans notre pays de mendier, lit-on dans ce rapport de 65 pages. La majorité des personnes qui s'adonnent à cette activité le fait pour satisfaire des besoins liés à la drogue. Leur donner de l'argent dans la rue ne les aide nullement à surmonter leur problème. Les mendiants sont également susceptibles d'être impliqués dans des crimes encore plus sérieux».
La mendicité est déjà illégale. Les contrevenants encourent actuellement une amende de 15 livres (22,5 euros) ou une journée de prison. Mais cette législation, qui remonte à la période victorienne, n'est plus appliquée depuis longtemps. Au terme du projet du Home Office, demander de l'argent dans la rue s'apparentera à un véritable délit, inscrit au casier judiciaire.
Depuis plusieurs mois, les autorités locales font pression sur le gouvernement pour qu'il enraye la mendicité. Dans les arrondissements des quartiers huppés de l'ouest de Londres, les clochards sont accusés d'agresser les passants et de faire fuir les tou