Les pourparlers de paix qui devaient aboutir à une réunification de Chypre avant son entrée dans l'Union européenne ont finalement échoué, mardi dans la nuit à La Haye, en dépit des efforts du secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, pour mettre fin à un contentieux de près de trente ans. Le président chypriote grec, Tassos Papadopoulos, et le dirigeant chypriote turc, Rauf Denktash, devaient indiquer s'ils acceptaient de soumettre à référendum, le 30 mars, le plan de paix de l'Onu. Le vieux cacique de la RTCN (République turque de Chypre Nord, reconnue seulement par Ankara) a clairement refusé cette solution en estimant que le plan proposé, qui s'inspirait du modèle confédéral de la Suisse pour Chypre, était «inacceptable».
Efforts. Cet échec marque la fin, au moins à court terme, des efforts de l'ONU pour arriver à un règlement de la question de cette île divisée depuis 1974. «Je ne crois pas qu'une telle occasion de faire la paix se reproduira de sitôt», a déploré Kofi Annan. La seule République de Chypre, qui recouvre la partie grecque de l'île et constitue la seule entité internationalement reconnue, accédera donc à l'UE le 16 avril. Les Chypriotes grecs reportent désormais leurs espoirs sur l'Europe pour résoudre le problème.
Dossier difficile. L'intransigeance de Rauf Denktash, soutenu à Ankara par la gauche kémaliste et l'armée, risque de constituer un sérieux obstacle pour la Turquie dans sa route vers l'UE. Le commissaire à l'Elargissement, Günter Verheugen, souligne