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Libération

Déjà des centaines de plaintes à la CPI

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Les accusations visent des responsables militaires et politiques.
publié le 12 mars 2003 à 22h01

La Haye envoyé spécial

Avant même que la Cour pénale internationale devienne opérationnelle, son effet se fait déjà sentir. Le greffier provisoire, Bruno Cathala, constate que depuis le 1er juillet 2002, date officielle de la mise en oeuvre de la nouvelle Cour, «plusieurs centaines» de plaintes (quelque 300) sont déjà parvenues à La Haye. Contrairement aux tribunaux ad hoc de l'ONU sur l'ex-Yougoslavie et le Rwanda, des individus, des associations et des organisations non gouvernementales peuvent demander au (futur) procureur de la CPI d'ouvrir une enquête sur des faits précis. Si certaines de ces accusations sont carrément farfelues, d'autres sont, en revanche, solidement étayées. Premières cibles potentielles : des responsables militaires et politiques des gouvernements et de groupes armés, originaires de République centrafricaine, de la République démocratique du Congo (RDC), de la Côte-d'Ivoire, de la Colombie. La Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) a déposé, le 13 février, la première plainte devant la CPI contre un chef d'Etat en exercice, le président centrafricain Ange-Félix Patassé, accusé d'être responsable «de crimes de guerre», sous la forme d'exécutions sommaires, de viols et de pillages commis à la fin octobre ainsi qu'en novembre 2002, suite à la tentative de coup d'Etat. Antoine Bernard, secrétaire général de la FIDH, souligne l'effet préventif recherché : «Nous pensons, en effet, que cette mise en accusation devant la CPI contribue à préven