à Prague
Marine Buissonnière est responsable de Médecins sans frontières (MSF) pour la Corée du Nord.
Combien y a-t-il de transfuges nord- coréens cachés en Chine ?
Entre 100 000 et 300 000.
La Chine les refoule-t-elle de plus en plus ?
Oui. Entre début décembre et fin janvier, 3 200 ont été rapatriés de force.
Que risquent-ils une fois rapatriés ?
Des peines de prison, de plus en plus lourdes en ce moment. Récemment, certains réfugiés ont été exécutés.
Comment MSF assiste-t-elle les transfuges en Chine ?
MSF, comme toutes les autres organisations caritatives, doit faire face à une criminalisation de l'assistance humanitaire par la Chine. Assister un demandeur d'asile nord-coréen est illégal et de nombreux membres d'ONG, étrangers ou chinois, ont été emprisonnés. De moins en moins d'organisations, cassées par cette répression, sont capables d'apporter une assistance efficace. MSF y parvient, mais notre activité est en permanence remise en question.
En Corée du Sud, MSF aide, depuis janvier, une partie des 3 100 transfuges sur le plan psychiatrique. De quels maux souffrent-ils ?
Quelque 25 % d'entre eux, ce qui est beaucoup, souffrent de syndromes post-traumatiques complexes et de pathologies dépressives. En Corée du Nord, ils ont vécu une situation de violence organisée qui les a contraints à mettre en place des mécanismes de survie tels que la délation, le mensonge, le manque de confiance envers autrui. Souvent, les familles ont éclaté. En Chine, où les transfuges ont fui en premier l