Belgrade intérim
Des policiers en armes fouillent les véhicules dans les rues de Belgrade. L'aéroport a été fermé pour quelques heures. Les contrôles sont renforcés à tous les postes frontières. L'Etat d'urgence a été proclamé hier dans toute la Serbie peu après l'assassinat du Premier ministre Zoran Djindjic, abattu devant le siège du gouvernement à Belgrade. Le leader du Parti démocrate, qui avait joué un rôle clef dans le renversement de Milosevic, a été touché à la poitrine et à l'estomac alors qu'il se préparait à monter dans sa voiture. Transporté d'urgence à l'hôpital, il est mort peu après. «Le Premier ministre a succombé à ses blessures à 13h 30», a annoncé le chef du gouvernement par intérim, Nebojsa Covic, après une réunion d'urgence du cabinet affirmant que cet assassinat représentait «une tentative de transformer le pays en royaume pour les groupes criminels». Selon une première reconstitution des faits, les balles auraient été tirées par un sniper installé dans un immeuble proche. Le pays entier est sous le choc d'un crime exécuté de sang froid, avec professionnalisme, que beaucoup d'analystes attribuent aux bandes qui ont longtemps bénéficié des protections du défunt régime Milosevic avant de se rallier au nouveau pouvoir. Ces derniers mois, Djindjic avait affirmé sa détermination de mener «une lutte décisive» contre la mafia (lire ci-contre). Un communiqué du gouvernement a affirmé, hier soir, qu'un ancien commandant d'unités spéciales de la police, Milorad Lu