Yamoussoukro envoyée spéciale
C'est Yamoussoukro, ville loyaliste à mi-chemin entre Abidjan, la capitale économique, et Bouaké, le fief de la rébellion, qui a accueilli, mardi, la première réunion du Conseil national de sécurité, aux abords de la fondation Felix-Houphouët-Boigny, immense édifice rutilant cerné par la brousse. Des dizaines de soldats ouest-africains étaient déployés tout autour et de nombreux gendarmes français en tenue bleue assuraient la sécurité des participants, à l'intérieur.
Pour la première fois, Laurent Gbagbo, qui présidait avec le nouveau Premier ministre Seydou Diarra le Conseil de sécurité, s'est assis en Côte-d'Ivoire à la même table que des représentants de deux groupes rebelles, le Mouvement populaire ivoirien du Grand Ouest, (Mpigo) et le Mouvement patriotique de Côte-d'Ivoire (MPCI), arrivés dans un hélicoptère de l'armée française. Etaient également présents des représentants des forces de sécurité, des délégués de chaque parti politique signataire des accords de paix, y compris le Rassemblement des républicains d'Alassane Ouattara, dont la plupart des cadres se trouvent en exil en France. Rien n'a filtré de ces discussions à huis clos, surtout pas le nom d'éventuels ministrables pour les portefeuilles de la Défense et de l'Intérieur, problème majeur que doit régler ce Conseil de sécurité créé à Accra. Plus que d'une réunion de travail, il s'agissait, semble-t-il, d'une prise de contact. Durant la journée, Laurent Gbagbo s'est isolé pour des c