Strasbourg
de notre correspondante
Abdullah Ocalan, ancien chef du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), détenu depuis 1999 sur l'île-prison d'Imrali (Turquie), a partiellement obtenu gain de cause, hier, devant la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH). Les magistrats strasbourgeois ont estimé que le leader kurde n'avait pas bénéficié d'un «procès équitable», et la Turquie a été condamnée pour violation de plusieurs droits fondamentaux (droit d'être jugé par un tribunal indépendant et impartial, droit de disposer de temps pour sa défense, droit à l'assistance de l'avocat de son choix, possibilité de recours, etc.).
Trahison. Arrêté au Kenya en février 1999 par un commando turc arrestation contestée par Ocalan qui dénonçait là un «traitement inhumain», mais jugée «régulière» par la CEDH , le leader kurde, poursuivi pour «trahison et séparatisme», a été maintenu en garde à vue pendant une semaine avant d'être présenté à un juge. Au total, 17 avocats seront empêchés de lui rendre visite pendant cette période. «La Cour ne saurait admettre qu'il ait été nécessaire de détenir le requérant pendant autant de temps avant qu'il ne soit entendu par un magistrat», insiste l'arrêt. Plus tard, le premier entretien entre le leader kurde et son défenseur sera limité à vingt minutes, en présence de membres de forces de l'ordre et d'un juge. Toutes les conversations ultérieures entre l'accusé et ses avocats auront lieu à portée d'oreille des policiers, et la communication du dossi