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Libération
Portrait

«Zoki», un leader aux deux visages

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Un vrai réformateur longtemps lié à des affairistes douteux.
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publié le 13 mars 2003 à 22h02

Ses partisans l'appelaient affectueusement «Zoki», scandant ce surnom à chacune de ses apparitions publiques, voyant en lui le leader symbole d'une Serbie ouverte à l'économie de marché, européenne et moderne, où, selon l'une de ses formules préférées, «l'ordinateur remplacera l'alcool de prune». Pragmatique, décidé, plutôt beau gosse et un rien voyou, Zoran Djindjic régnait sur son parti et était incontournable dans le panorama politique de l'après-Milosevic. C'était lui qui, en juin 2001, avait pris l'initiative de transférer l'ancien président yougoslave au Tribunal pénal international de La Haye. «Il y avait une montagne, il ne reste plus maintenant que des cailloux», soulignait un de ses proches, inquiet du vide politique ainsi créé.

Thérapie de choc. Zoran Djindjic, 50 ans, était l'homme fort de la nouvelle Serbie, disposant, en tant que Premier ministre, de tous les réels leviers de pouvoir. Son principal rival, Vojislav Kostunica, qui fut son allié en octobre 2000 lors des manifestations de rue qui renversèrent le régime, a été peu à peu marginalisé. Ex-président d'une Fédération yougoslave remplacée depuis un mois par une nouvelle Union de la Serbie et du Monténégro, Kostunica, juriste au nationalisme sourcilleux était, par deux fois, arrivé en tête lors des élections présidentielles serbes sans pour autant atteindre le quorum indispensable de 50 % des votants. «Zoki» pouvait donc administrer la Serbie comme il l'entendait, multipliant des privatisations menées souve