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Libération

La Serbie pleure son Premier ministre assassiné

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L'enquête se dirige vers les milieux du crime organisé.
publié le 14 mars 2003 à 22h04

Belgrade

de notre correspondante

La popularité du Premier ministre Zoran Djindjic, assassiné mercredi, n'était pas très élevée mais la réaction de la population montre que de nombreux Serbes voyaient en lui l'homme des réformes capable de conduire dans l'Union européenne un pays meurtri par une décennie de guerres. «Les moteurs de ces processus ne sont pas pléthore. Djindjic était le plus important, et sans doute irremplaçable», déclare Vladimir Goati, un analyste politique, soulignant qu'«il a été tué pour avoir frappé les centres du pouvoir occulte en mettant ses réformes en oeuvre».

Laxisme. Depuis sa nomination au poste de Premier ministre, en janvier 2001, Djindjic a été confronté à force détracteurs, dont le plus acharné, son ancien ami et ex-président yougoslave, Vojislav Kostunica, s'est abstenu d'assister à la cérémonie organisée à sa mémoire, hier au siège du Parti démocratique. Kostunica a plus d'une fois ouvertement accusé Djindjic de laxisme face au crime organisé, voire de frayer avec des mafieux, dont le «cerveau» présumé de son assassinat, Milorad Lukovic, «Legija» de son surnom. Il était le chef des «Bérets rouges», une unité des forces spéciales aujourd'hui dissoute, et dont nombre de ses membres se sont reconvertis dans la mafia.Ê

Djindjic s'en défendait. Il avait fait de l'éradication du crime organisé son cheval de bataille. En dépit des obstacles, il a réussi à faire passer au Parlement une loi sur la lutte contre le crime organisé. Un procureur aux pouvoir