Madrid de notre correspondant
Carlos Cruz est l'une des personnalités les plus populaires du Portugal. Un présentateur de télévision qui, à force d'envahir le petit écran, a fini par devenir partie intégrante de la famille. Une sorte de gendre idéal rassurant, indiscutable. Le choc a donc été d'autant plus grand dans le pays lorsque, fin février, Carlos Cruz est mis en détention préventive, accusé de pédophilie. Le procureur général a aussi envoyé derrière les barreaux un médecin, Joao Diniz, et l'avocat Hugo Marçal.
L'hypothèse du réseau. Révélée par la presse en novembre, «l'affaire de la Casa Pia», une institution caritative publique, est devenue le plus grand scandale de moeurs depuis la révolution des OEillets, en 1974. Surtout, personne ne s'explique pourquoi les abus sexuels sur des enfants ont pu être jusqu'ici tenus sous silence, alors que la Casa Pia, une institution fondée en 1 780 qui héberge 4 600 orphelins et mineurs défavorisés dans ses huit collèges répartis dans tout le pays , est l'objet de forts soupçons depuis une bonne trentaine d'années.
Le 28 février, le ministère du Travail et de la Sécurité sociale dont dépend la Casa Pia a confirmé qu'au moins 128 filles et garçons du centre, pour l'essentiel des sourds-muets, ont été victimes d'abus sexuels ces dernières années. Les autorités, qui ont mis en place une commission d'enquête, ont souligné la «tragique dimension» d'un problème dont on ne connaît certainement que les «prémices». Et beaucoup d'émettr