Athènes envoyé spécial
Durant la crise irakienne, la défense européenne tente de sauver les meubles, ou du moins la face. Vendredi et samedi, les ministres de la Défense de l'UE se sont retrouvés en Grèce pour leur traditionnelle «réunion informelle» du semestre. Comme si de rien n'était... si ce n'est l'absence de Geoffrey Hoon, le ministre britannique retenu à Londres par des affaires plus urgentes.
Effort minimum. «Nos divergences ponctuelles ne freineront en rien notre volonté de faire avancer la défense européenne», a martelé la ministre française Michèle Alliot-Marie en tentant, comme Jacques Chirac, de minimiser les conséquences de la querelle sur l'Irak. Pas facile car le moteur de la défense européenne est d'abord franco-anglais. Ce sont en effet les deux seuls pays européens à disposer de capacités militaires sérieuses et à augmenter les crédits de leur défense. «Les autres pays se contentent d'un effort minimum, autour de 1 % de leur produit intérieur brut», a dénoncé Michèle Alliot-Marie.
Première visée l'Allemagne qui, cette année encore, va réduire son budget militaire. La situation est paradoxale : Paris s'appuie sur Berlin pour la diplomatie mais ne peut compter que sur Londres pour les questions militaires. Si le couple franco-anglais bat de l'aile comme aujourd'hui, c'est la défense européenne qui trinque. Celle-ci n'avait d'ailleurs été relancée en 1998 que grâce à une initiative de Paris et de Londres au sommet de Saint-Malo.
Le calendrier de l'Union européen