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Portrait

«Legija», l'homme le plus recherché de Serbie

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Il est le suspect numéro un du meurtre de Djindjic.
publié le 17 mars 2003 à 22h07

Belgrade

de notre correspondante

Il est l'homme le plus recherché de Serbie, en tête de liste des barbouzes, anciens policiers des forces spéciales et mafieux mis en cause pour l'assassinat du Premier ministre serbe Zoran Djindjic. Toujours introuvable, Milorad Lukovic, mieux connu sous le nom de Legija, «cerveau» présumé du complot, a fêté son trente-cinquième anniversaire le 15 mars, le jour même où sa victime était inhumée au cimetière de Belgrade avec les plus grands honneurs, en présence de centaines de milliers de personnes.

Clan mafieux. Les photos diffusées sans cesse sur les télévisions le montrent tantôt en tee-shirt blanc, les bras abondamment tatoués, tantôt en combattant, le visage noirci. Il y a encore quelques mois, cet ancien de la Légion étrangère avait ses entrées dans les allées du pouvoir. «Monsieur Legija est un homme bien, il vient toujours à mon bureau quand je l'invite à prendre un café», affirmait, en janvier, le ministre de l'Intérieur, Dusan Mihajlovic. La presse, pourtant, était déjà pleine des accusations portées contre Legija par Ljubisa Buha, dit Cume, le chef présumé du clan mafieux de Surcin, une banlieue de Belgrade. A condition de pouvoir bénéficier du «statut de témoin protégé», le mafieux assurait être prêt à vider son sac. Selon lui, Legija et son partenaire Dusan Spasojevic, dit Siptar (qui signifie «Albanais» en serbe), étaient impliqués dans une trentaine de meurtres et plusieurs enlèvements politiques effectués pour le compte du défunt