Pékin de notre correspondant
Autant le Premier ministre sortant était connu pour sa capacité à taper du poing sur la table contre les comportements bureaucratiques et le travail mal fait, autant son successeur élu hier, Wen Jiabao, apparaît comme un technocrate consensuel, un gestionnaire compétent mais terne. Le nouveau patron des réformes économiques a certes fait des efforts considérables, depuis qu'il se sait premier-ministrable, pour se donner un côté plus proche du peuple, un éternel sourire aux lèvres... Mais, tout comme le nouveau numéro un, Hu Jintao, cet homme de 60 ans au visage allongé et aux fines lunettes manque de charisme et reste un illustre inconnu aux yeux de la population chinoise.
Discrète ascension. Paradoxalement, Wen Jiabao est surtout connu pour un souvenir, qu'il préférerait oublié de tous, surtout de ses camarades à la direction du Parti communiste chinois. Une photo que tout le monde connaît le montre, en mai 1989, sur la place Tiananmen, alors occupée par les étudiants du mouvement démocratique, au côté de son patron d'alors, le secrétaire général du Parti, Zhao Ziyang, tentant un improbable dialogue, deux semaines avant le massacre du 4 juin. Zhao Ziyang a aussitôt été purgé et vit toujours en résidence surveillée. Wen Jiabao, qui était son chef de cabinet, a réussi à survivre politiquement sans être associé à l'image libérale de son patron, et a poursuivi sa discrète ascension.
Cet ingénieur, géologue de formation, a su cultiver une réputation de