Varsovie, Berlin
de nos correspondantes
«Mon but est de défendre les ouvriers polonais contre les employeurs polonais.» Quand Hans-Ulrich Viehweg explique ce qu'il fait à Varsovie, il fait un peu penser à Marx ou Engels. Depuis deux ans, cet Allemand, représentant du grand syndicat du bâtiment IG Bau (500 000 adhérents), est installé en Pologne, dans un petit bureau de la maison de l'ancien syndicat d'Etat Budowlany, où il fait oeuvre de pionnier : sensibiliser les travailleurs polonais aux minimums sociaux en vigueur sur les chantiers allemands où ils partent travailler. «Nous devons nous battre ensemble, explique Hans-Ulrich Viehweg, dans un polonais encore imparfait. Ensemble, nous serons plus forts et, au final, nous aurons tous plus d'argent.» Sur son bureau, des piles de lettres d'ouvriers polonais qui se sont fait escroquer en Allemagne montrent que la réalité est encore loin de ces lendemains qui chantent.
Effets désastreux. Avant même que la Pologne et les autres pays d'Europe de l'Est n'adhèrent à l'Union européenne, en 2004, leurs ouvriers ont déjà envahi les chantiers de l'Ouest. Surtout en Allemagne, où les salaires font encore presque le double de ceux versés en Pologne. Avec des effets désastreux, surtout dans le bâtiment. Officiellement, le nom bre de travailleurs d'Europe de l'Est autorisés à travailler sur les chantiers de l'Ouest est strictement contingenté par des accords intergouvernementaux. Les ouvriers polonais légaux sur les chantiers allemands ne devr