Ramallah envoyé spécial
Après une bataille d'arrière-garde sur les prérogatives de Yasser Arafat, président de l'Autorité palestinienne, la nomination formelle du Premier ministre est désormais possible. Mahmoud Abbas (dit «Abou Mazen»), qui jusque-là se tenait sur la réserve en attendant de connaître ses réels pouvoirs, peut confirmer son accord. Le Conseil législatif palestinien a voté, hier en troisième lecture, par 69 voix contre 1, et 1 abstention, l'institution du poste de Premier ministre. Désormais, si Yasser Arafat conserve l'autorité suprême, en particulier la haute main sur les services de sécurité, il ne détient plus le pouvoir absolu.
En fait, ce vote aurait dû être acquis dès lundi, mais un ultime amendement, demandé par les partisans d'Arafat, a prolongé les débats et mené à la dispersion de la réunion : il portait sur le droit que voulait se réserver le président de l'Autorité de nommer et de destituer, lui-même, les ministres. Convoqués à la Mouqata'a dès lundi matin pour s'entendre signifier ce voeu présidentiel, les députés du Conseil ont prolongé, tard dans l'après-midi, leurs débats, en vidéoconférence avec leurs collègues de Gaza. Dans la salle enfumée, où presse, public et députés étaient à touche-touche, et sous la houlette débonnaire d'Ahmad Qorei («Abou Ala'»), les parlementaires palestiniens ont fait preuve d'une pugnacité et d'une décontraction inconnues de la plupart des Assemblées arabes. Le plaidoyer prolongé de Tayeb Abderrahim, secrétaire génér