Les Centrafricains qui ont repris le travail hier, quarante-huit heures après le coup d'Etat qui a renversé le président Ange-Félix Patassé, n'ont pu que constater l'étendue des dégâts causés par les pilleurs. L'entrée dans Bangui, samedi, des hommes du général François Bozizé a déclenché une mise à sac en règle de la capitale. Les affrontements et les pillages ont coûté la vie à une trentaine de civils et à trois soldats du contingent de maintien de la paix de la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale (Cemac). Composée de 310 militaires gabonais, congolais et équato-guinéens, cette force avait été déployée en décembre pour assurer la protection du Président. La Cemac remplaçait un contingent libyen qui avait aidé Patassé à déjouer plusieurs tentatives de coup d'Etat ou de mutinerie.
Evacuation. Conditionnant la tenue d'élections au retour au calme, le nouvel homme fort de Bangui a demandé le renforcement de cette force et le soutien de l'armée française. La France a envoyé, depuis le Gabon, quelque trois cents militaires pour aider à l'évacuation des étrangers. Trois cents d'entre eux ont déjà quitté la République centrafricaine, dont hier un groupe de cent personnes.
Glas. François Bozizé cherche surtout à se protéger à sa frontière sud des rebelles congolais de Jean-Pierre Bemba, alliés jusqu'alors du président Patassé. Sa rencontre, hier à Bangui, avec le ministre congolais des Affaires étrangères, Rodolphe Adada, et son homologue gabonais, Jean Ping, a dû l