Bangkok de notre correspondant
Personne ne jurerait qu'un procès des leaders khmers rouges est à portée de main, mais force est de constater qu'un vent d'optimisme s'est levé après la conclusion, lundi, à Phnom Penh, d'un projet d'accord technique qui aplanit les principaux différends entre le gouvernement cambodgien et les Nations unies. Ce projet d'accord stipule, en termes très précis, les modalités du «tribunal cambodgien à caractère international» devant lequel devraient comparaître les responsables encore vivants du régime khmer rouge sous la férule duquel ont péri environ 1,7 million de Cambodgiens entre 1975 et 1979. Le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a présenté, mardi, le texte de l'accord à l'Assemblée générale des Nations unies, qui devrait donner prochainement son approbation.
Nouveau mandat. Côté cambodgien, le Premier ministre Hun Sen a décidé d'accélérer la procédure et de soumettre le texte à l'Assemblée nationale pour ratification avant la fin de la semaine. Des élections législatives ont lieu en juillet et Hun Sen considère sans doute qu'apparaître comme l'artisan d'un procès du régime génocidaire, vingt-huit ans après la tragédie, renforcerait ses chances de conserver le pouvoir pour un nouveau mandat de cinq ans. Les négociations avaient achoppé sur la question du contrôle du procès par les autorités cambodgiennes ou par les Nations unies , au point que Kofi Annan avaient rompu brutalement les pourparlers, en décembre dernier. La formule inédite