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Libération
Reportage

Le Grand Ouest ivoirien en ébullition

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Les civils pris en otages entre rebelles et combattants libériens.
publié le 20 mars 2003 à 22h13

Man, Bangolo envoyée spéciale

«Delta Force» vient à peine de rentrer de voyage et déjà les problèmes commencent. Ce commandant rebelle, chargé de la sécurité pour la zone ouest, est attendu dans son bureau, à Man, par trois hommes à genoux, torses nus. Deux d'entre eux sont des «droits communs» qui se sont affrontés pour une sombre histoire de belle-mère. Leur cas ira grossir la pile des dossiers de vol de mobylettes, meurtres et autres délits. Le troisième est un homme de la troupe, accusé d'avoir pillé une maison. Le lendemain, à la première heure, on informe le commandant qu'un rebelle en a tué un autre en manipulant un kalachnikov. Dans la soirée, le commandant va au restaurant, on entend des coups de feu dans une rue voisine. La garde rapprochée se déploie pour aller désarmer l'imprudent. Delta Force pose son revolver à barillet sur la table en soupirant. Ce shérif du grand Ouest n'a pas une minute de répit.

Pillages massifs. Il y a quelques semaines, les hommes du Mouvement pour la justice et la paix (MJP), une rébellion née officiellement d'une scission avec le Mouvement patriotique de Côte-d'Ivoire (MPCI), fin novembre, ont décidé de reprendre la situation en main. Car le nouveau mouvement a amené dans son sillage une foule de combattants libériens. Les pillages ont été massifs, en particulier dans les maisons désertées par les habitants apeurés. En janvier, les Libériens faisaient la loi dans Man, terrorisant la population. Sur les routes, certains groupes contestaien