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Libération
Reportage

New Delhi: la gare des enfants restés à quai

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Avec une association atypique d'aide aux enfants des rues.
publié le 21 mars 2003 à 22h15

New Delhi de notre correspondant

Il est 10 heures, l'activité matinale retombe dans la gigantesque gare de New Delhi. Les derniers voyageurs disparaissent, les coolies reprennent leur souffle autour d'un thé chaud, une poignée de gamins en haillons arpentent les wagons à la recherche de quelques menus trésors. C'est alors que Prannalal, 28 ans, attaque sa «tournée» quotidienne. Educateur de rue pour le compte de Butterflies, une association qui vient en aide aux enfants des rues de la capitale indienne, le jeune homme vient chaque jour s'enquérir de la situation des petits miséreux qui ont élu domicile dans la gare.

Suivant un parcours bien rôdé, Prannalal commence par passer en revue toutes les «planques» de ses protégés. Objectif : les convaincre de venir assister à la leçon matinale qu'il tient dans un recoin du quai n° 12. «Il y a environ cent cinquante gamins de 8 à 17 ans qui vivent et travaillent ici, explique-t-il. La plupart sont arrivés là un peu par hasard. Ils ont sauté dans un train après une fugue et, une fois débarqués à Delhi, ils ne sont jamais repartis, souvent parce qu'ils avaient des problèmes chez eux, mais aussi parce qu'ils ont pris goût à la liberté que leur offre cette nouvelle vie.»

«Nous devons travailler dur et nous sommes tout le temps harcelés par la police, explique Gautam, un petit gars de 14 ans qui habite sur le toit d'une coursive depuis près de trois ans. Mais, au moins, je fais ce que je veux, quand je veux. De toute façon, je considère que