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Libération

La mission impossible d'Abou Mazen

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Le Premier ministre palestinien entame ses consultations.
publié le 24 mars 2003 à 22h17

Ramallah de notre envoyé spécial

Dans Ramallah sous la pluie, au troisième jour de la guerre en Irak, les télévisions sont partout branchées sur Al-Jezira. Dans la Mouqataa, siège détruit de l'Autorité palestinienne, on entre comme dans un moulin : de jeunes policiers s'entraînent, sous les hurlements d'un sergent, démontant en courant en arrière de vieux kalachnikovs. Quelques jeunes ont planté un drapeau irakien sur le mât coiffant les lions de la place du même nom. Aujourd'hui, Abou Mazen (Mahmoud Abbas), Premier ministre désigné, commence ici ses consultations pour former son gouvernement. Pourra-t-il travailler avec Arafat ? «Mais il l'a nommé !» La réponse fuse, définitive, de la bouche de Bassam Abou Sharif, conseiller du président de l'Autorité palestinienne. La guerre d'Irak est sa principale préoccupation : «Le monde est contre cet acte de brigandage. Nous apprécions d'autant l'attitude de la France et des masses britanniques.»

Mis à bas. Même inquiétude chez Hanane Achraoui, députée indépendante, directrice de Miftah (Initiative palestinienne pour la promotion du dialogue et de la démocratie) : «Cette guerre a mis à bas la loi internationale. Or, notre cause se fonde sur les décisions de l'ONU. Il y a deux poids, deux mesures : l'impunité et l'immunité d'Israël sont assurées. Sharon est autorisé à poursuivre sa politique ; du coup, les extrémistes chez nous reprennent du poil de la bête. La colère des Arabes est énorme, des régimes arabes sont menacés.»

Dans son bure