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Libération

TPI : l'ultranationaliste serbe Seselj plaide non coupable

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Il est accusé de crimes de guerre en Croatie et en Bosnie.
publié le 26 mars 2003 à 22h22

A l'énoncé par la première chambre du Tribunal pénal international de La Haye (TPI) de chacun des quatorze chefs d'inculpation, dont crimes de guerre et crimes contre l'humanité, pesant contre lui, le dirigeant ultranationaliste serbe Vojislav Seselj a lancé un tonitruant «non coupable». «Jamais de ma vie je n'ai torturé. Je ne suis pas coupable», a insisté ce colosse fort en gueule, connu pour son goût de la provocation verbale et de l'invective. Pendant la guerre en Croatie, il incitait ses partisans à «énucléer l'ennemi avec une cuillère rouillée». Démagogue populiste, tour à tour rival et allié de Slobodan Milosevic, le leader du Parti radical serbe, arrivé en deuxième position lors de l'élection présidentielle de décembre, s'était livré volontairement à La Haye le 24 février dernier.

Aigles blancs. Il est notamment accusé de «meurtres, persécutions, extermination, actes inhumains et transferts forcés» commis contre les populations non serbes de Croatie, de Bosnie-Herzégovine et de Voïvodine (nord de la Serbie) dans les années 90. A l'époque, il arborait volontiers une tenue militaire, avec toujours un pistolet à la ceinture, et n'hésitait pas à aller sur le terrain encourager ses paramilitaires, les Aigles blancs, tristement célèbres pour leurs exactions.

Lors de sa première comparution, il avait refusé de répondre, affirmant ne pas comprendre certains mots de son acte d'accusation par trop croates ou bosniaques, et il a recommencé hier, exigeant qu'on lui parle «un serbe