Le premier patient français atteint de pneumopathie atypique, dont le cas a été confirmé hier par la Direction générale de la santé, serait dans un état «stable» mais «critique», selon les médecins. Hospitalisé à Tourcoing depuis dimanche, cet homme de 65 ans a été placé sous assistance respiratoire complète. C'est à l'hôpital de Hanoi, où il était en mission comme cardiologue depuis le 23 février, qu'il a été en contact étroit avec les premières victimes du Sras. La gravité de son état pourrait s'expliquer par une exposition «à une forte dose de pathogène», à un moment où peu de précautions étaient prises.
Risque contenu. Dans l'unité de réanimation où il est pris en charge, le risque de contamination serait bien contenu, selon le chef de service. Les autorités sanitaires ont par ailleurs lancé un appel pour retrouver les passagers (1) qui ont voyagé avec lui et le chauffeur de taxi qui l'a transporté de Roissy à Lille.
Quant à l'origine de la pneumonie, la piste des paramyxovirus (évoquée la semaine dernière) semble désormais éventée. Lundi, les virologues du centre américain de contrôle des maladies (CDC) ont annoncé avoir identifié un virus de la famille des coronavirus comme étant la cause la plus probable. L'hypothèse reste cependant à confirmer. Fréquemment responsables d'infections digestives chez les animaux, ces virus ne sont guère connus chez l'homme que comme agents du rhume. Mais ils peuvent aussi entraîner des infections respiratoires basses, affirme Astrid Vabre