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Pays-Bas : le meurtrier de Pim Fortuyn regrette son geste

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Volkert Van der Graaf, qui a avoué le meurtre prémédité du leader populiste, risque la prison à vie.
par Laurent CHAMBON
publié le 27 mars 2003 à 22h22

Amsterdam correspondance

Pourquoi le leader populiste Pim Fortuyn a-t-il été abattu de cinq balles, le 6 mai 2002, à la sortie d'un studio de radio ? Le procès de son meurtrier présumé, Volkert Van der Graaf, qui s'ouvre aujourd'hui à Amsterdam, permettra peut-être de faire la lumière sur cet assassinat politique (le premier aux Pays-Bas depuis 1672) qui avait commotionné le paisible royaume, dix jours avant les élections législatives.

Arrêté peu après la mort de Fortuyn, Van der Graaf, 33 ans, a avoué, et reconnu la préméditation. Après des mois de mutisme en prison et une grève de la faim pour obtenir le retrait de la caméra installée dans sa cellule, cet activiste de la cause animale finira par parler au juge d'instruction. L'une des hypothèses sur son geste était qu'il n'avait pas supporté le projet de Fortuyn d'autoriser à nouveau l'élevage de visons. En fait, son intention était plus noble, expliquera-t-il, en novembre, à la justice : préoccupé par l'irrésistible ascension du leader populiste, qu'il voyait comme «un danger grandissant pour les groupes sociaux les plus vulnérables», Van der Graaf ne voyait «pas d'autre moyen de l'arrêter» que de le tuer. Notamment pour protéger les immigrés et demandeurs d'asile, cibles préférées de Pim Fortuyn. Il dit aujourd'hui regretter son geste.

Responsable. Van der Graaf a subi un long examen psychiatrique pour déterminer s'il était responsable de ses actes. Encourant la prison à vie, il sera défendu par le cabinet d'avocats Böhler,