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Libération

Pneumopathie : état d'alerte en Chine

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Pékin avoue avoir minimisé l'épidémie et annonce trois décès en mars.
publié le 27 mars 2003 à 22h22

Pékin de notre correspondant

La Chine a menti. Parce que Pékin a minimisé le nombre de victimes d'une mystérieuse épidémie de pneumonie dans le sud de la Chine, entre novembre et février, et a omis d'en signifier l'existence et la nature à l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le virus a gagné le territoire voisin de Hongkong, et, à partir de là, le reste du monde.

Rumeurs insistantes. Hier, après une explication difficile avec une délégation de l'OMS, les autorités sanitaires chinoises ont levé une partie du voile et ont autorisé la presse à en parler : elles ont révélé que le nombre de cas de pneumonie atypique dans la province du Guandong (Canton) avait été de près de 800, et non 305 comme précédemment annoncé, faisant 31 morts au lieu de 5. Pékin a également révélé que trois personnes avaient trouvé la mort dans la capitale chinoise, en mars, des suites de cette maladie, sur huit cas avérés, confirmant ainsi les rumeurs qui circulaient avec insistance depuis plusieurs jours et qui avaient été jusqu'ici démenties. Deux des personnes décédées venaient de la province du Shaanxi, et la troisième de Hongkong. Les hôpitaux de Pékin ont reçu l'ordre de se placer en état d'alerte, mais surtout de ne pas communiquer à l'extérieur pour ne pas semer la panique.

Les experts internationaux critiquent d'autant plus l'attitude chinoise que Pékin répugne encore à une coopération totale : selon le New York Times d'hier, la délégation de l'OMS s'est vu refuser l'autorisation de se rendr