Sao Paulo
de notre correspondante
«La bataille sera dure mais nous la gagnerons», avertit Luiz Inacio Lula da Silva. Pour le nouveau président du Brésil, le défi est de taille dans un pays qui figure parmi les plus violents de la planète : combattre le «crime organisé» qui a «déclaré la guerre à l'Etat», selon la presse. Deux juges ont été assassinés à dix jours d'intervalle.
Le premier, Antonio Machado Dias, tué le 14 mars, était chargé de l'application des peines des leaders du Premier commando de la capitale (PCC), la plus puissante faction criminelle de l'Etat de Sao Paulo, à l'origine de la rébellion simultanée, en 2001, d'une trentaine de prisons paulistes, où elle fait régner la terreur, et d'attentats à la bombe contre des bâtiments publics. Le PCC est le principal suspect du meurtre de Dias. Selon la police, le gang avait prévu, dès l'an dernier, d'éliminer les gêneurs, et ce juge, réputé «sévère», n'était pas dans ses bonnes grâces.
L'autre magistrat, Alexandre Martins de Castro, qui recevait des menaces de mort depuis un an, a été tué lundi dans l'Etat de l'Espirito Santo. Castro était membre de la mission spéciale de lutte contre le crime organisé, soupçonné d'être infiltré dans les institutions politiques, la police et la justice de ce petit Etat du Sud-Est et que les autorités accusent d'avoir commandité le meurtre. Cela, en riposte à l'arrestation de l'ex-président de l'assemblée législative locale, Carlos Gratz, accusé d'être à la tête du crime organisé, et d'un