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Libération

La Russie de toutes les oligarchies

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Les hommes d'affaires liés au pouvoir continuent de prospérer.
publié le 31 mars 2003 à 22h26

Moscou de notre correspondante

A bas les oligarques, vive les privatisations ! Telle était en substance la devise qu'avait fait sienne Vladimir Poutine à son arrivée au Kremlin. Le nouveau chef d'Etat avait promis d'en découdre avec les oligarques, ces hommes d'affaires qui devaient leurs richesses à leurs liens étroits avec le pouvoir et entendaient être associés à la conduite des affaires. Les plus bruyants ­ les plus gênants aussi en raison de leur influence dans les médias ­ ont dû céder la place (lire encadré ci-contre). Mais les autres n'ont pas disparu. Ayant accepté de se tenir à l'écart de la politique, ils continuent de prospérer. La récente privatisation de la firme pétrolière Slavneft, acquise pratiquement sans concurrence, a montré que la Russie de Poutine ressemble fort à celle d'Eltsine.

Pressions politiques. Le 18 décembre, un consortium composé de deux des plus grandes entreprises pétrolières du pays, Sibneft et TNK, a acquis les 75 % de Slavneft, mis en vente pour la somme de 1,86 milliard de dollars, soit à peine plus que le prix plancher de 1,7 milliard fixé pour les enchères. Sibneft avait déjà acheté, le mois précédent, les 11 % de l'entreprise détenus par la Biélorussie. La vente de la neuvième compagnie pétrolière du pays, pour la première fois publique, s'était achevée en quatre minutes faute de concurrents. Les rivaux les plus sérieux avaient été bannis par un tribunal. D'autres, comprenant que l'affaire était jouée, avaient préféré l'ignorer. Et la s