Menu
Libération

Psychose de l'insécurité à Madrid

Article réservé aux abonnés
Les vols à main armée, attribués à des gangs colombiens, se multiplient.
publié le 31 mars 2003 à 22h26

Madrid de notre correspondant

Pendant des semaines, les deux hommes ont étudié en détail les allées et venues autour de la demeure d'un riche industriel du textile, à Las Rozas, bourgade chic de la banlieue nord-ouest de Madrid. En plein jour, les deux Colombiens sonnent à la porte, entrent de force, ligotent la gouvernante et font main basse sur les bijoux des propriétaires. Mais un voisin, alerté par les cris, prévient la police. L'arrestation des malfrats permettra de découvrir l'appartement où ils entreposent leur butin : outre un revolver 357 magnum, les gardes civils trouvent des dizaines de bagues, de montres à gousset, de boucles d'oreilles et de colliers en or.

Un coup de filet, somme toute banal, dont les médias feront pourtant leurs gros titres : «Un nouveau gang colombien vient de tomber», lit-on un peu partout, signe de la psychose créée par ces nouvelles bandes criminelles étrangères, surtout actives dans les zones résidentielles de Madrid et ses environs. Selon la police, sur la centaine de vols à main armée avec effraction recensés dans la capitale en 2002, l'immense majorité a été le fait de ressortissants colombiens.

Axe prioritaire. Après une hausse de la criminalité de plus de 10 % en 2002, l'insécurité est devenue l'une des principales préoccupations des Espagnols, derrière le chômage, le terrorisme et l'immigration. Le chef du gouvernement, José Maria Aznar, en a fait l'axe prioritaire de sa politique. Le code pénal a été durci, pour porter de trente à qua