Menu
Libération

Lula a encore la cote

Article réservé aux abonnés
Sa politique économique freine la croisade contre la pauvreté, mais le peuple attend des changements.
publié le 1er avril 2003 à 22h31

Sao Paulo

de notre correspondante

Luiz Inacio Lula da Silva est toujours très populaire, tout juste trois mois après son entrée en fonction, le 1er janvier. Mais le nouveau président du Brésil fait face aux premiers signes d'impatience. Le changement, au nom duquel il a été triomphalement élu, le 27 octobre, se fait attendre. Récemment, le chef historique du Parti des travailleurs (PT), la plus grande formation de gauche d'Amérique latine, a dénoncé «ceux qui veulent mettre la charrue avant les boeufs». L'ancien apôtre de la «rupture», lui, n'est plus pressé.

Priorité. Pourtant, Lula fait déjà la différence. Son élection marquait, en soi, une rupture. Pour la première fois, un ex-ouvrier ayant à peine terminé l'école primaire, accédait au pouvoir dans un pays traditionnellement gouverné par les élites. Et même si son prédécesseur, Fernando Henrique Cardoso, avait déjà ­ tardivement ­ mis en place des politiques sociales, Lula «est le premier président à faire de la lutte contre la misère sa priorité», selon Marcelo Neri, directeur du Centre d'études sociales de la Fondation Getulio Vargas. En plaçant la pauvreté au centre du débat, «il a réussi à la débanaliser», note un sociologue, et à mobiliser la société civile autour de ce combat. Destiné à lutter contre la sous-nutrition, son programme Faim Zéro, qui prévoit une aide de 50 reais mensuels (14 euros) par famille, avait été lancé (uniquement dans quelques localités) dès la fin janvier, malgré le manque de fonds et les critiq