Foshan (sud de Canton) envoyé spécial
Les médecins l'appellent le «patient index» ou le «cas zéro» : le premier maillon d'une épidémie. La piste du syndrome respiratoire aigu sévère (Sras), le virus qui fait peur au reste du monde, mène à Foshan, une paisible ville industrielle située à vingt-cinq kilomètres au sud de Canton, où a été signalé le premier patient de la pneumopathie atypique : un chef de village chinois âgé de 46 ans, qui a survécu à la mystérieuse maladie. Depuis ce premier cas, la traînée de l'épidémie a gagné Canton et une bonne partie de la province environnante, puis franchi la frontière de Hongkong grâce un médecin qui a lui-même contaminé sept personnes avant de mourir. Une épidémie qui continue de s'éten dre, même si, en Chine, elle n'est pas dramatisée.
Le «cas zéro»
A l'«hôpital du peuple numéro un» de Foshan, un immense bâtiment recouvert de carreaux de faïence blancs, les médecins ne sont pas peu fiers d'avoir sauvé le «cas zéro». «On nous l'a amené dans un état grave, le 16 novembre, d'un petit dispensaire du district. Il est sorti, guéri, le 7 janvier», affirme le Dr Su Xin, chef du département des affaires médicales. A son arrivée, les médecins ont pris sa forte fièvre pour une crise de paludisme. Mais les radios ont révélé des «grains» dans ses poumons, et son cas s'est très vite aggravé. Au bout de trois jours, il a été isolé dans l'unité de soins intensifs et soigné par un habile dosage d'antibiotiques, de médicaments antivirus, d'appareils respi